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Bien souvent, le monde des pierres se dresse en pyramide hiérarchisée au sein de laquelle les pierres précieuses trônent en souveraines. Mais cette pyramide étincelante renferme des perspectives bien plus nuancées en ce qui concerne les pierres précieuses et les pierres fines…
Alors que le marché des pierres scinde les pierres précieuses et les pierres fines en deux catégories distinctes, notre Maison de Haute Joaillerie partage une vision que nous jugeons plus juste et nuancée.
Les récits historiques, les coutumes culturelles, l’héritage familial et l’ancienneté de certaines mines contribuent à façonner la manière dont les pierres précieuses sont perçues dans le monde de la gemmologie.
Les premières reconnaissances de pierres « précieuses » remontent à l'Antiquité. Vers 3100 av. J-C, l’Egypte antique a commencé à attribuer une valeur et un statut spécial à certaines gemmes selon leur rareté de l’époque, leur beauté et leurs significations symboliques ou religieuses. Ils utilisaient, par exemple, des gemmes telles que l'émeraude, le lapis lazuli ou la turquoise dans des bijoux et des amulettes, attribuant à ces pierres des pouvoirs spirituels et protecteurs.
Au 15ème siècle, l’Europe, l’Empire Ottoman et les USA ont été les premiers pays à disposer des pierres précieuses. Au début du 20ème siècle et avec la mondialisation, les grandes richesses et les puissances des autres pays ont alors fait voyager les pierres pour en jouir à leur tour. Cette vague aura amené un premier changement des prix sur le marché des pierres. Ces dernières années, les prix des pierres n’ont cessé de monter avec l’intérêt croissant du Moyen-Orient, du Japon et de la Chine.
Saviez-vous que le terme « pierres fines » est désormais utilisé comme alternative à « pierres semi-précieuses » dans le domaine de la gemmologie et de la joaillerie ? Ce changement de terminologie a été principalement motivé par le désir de promouvoir une vision plus équitable, précise et de refléter plus justement la diversité et la beauté des différentes gemmes.
En effet, l'utilisation du terme "pierres semi-précieuses" implique une hiérarchie entre ces deux catégories, suggérant que les « précieuses » sont de plus grande valeur que les secondes. Cela a conduit à une confusion et à une perception erronée et péjorative de la valeur intrinsèque des pierres considérées comme semi-précieuses.
Et si nous poussions encore plus loin ? Au sein de notre Maison, nous sommes convaincus que toutes les pierres peuvent être classées sous l’appellation de pierres précieuses. « Le mieux que l’industrie puisse faire est d’interdire la différence d’appellation et de mettre les pierres précieuses et les pierres fines dans le même panier », exprime Moïse Mann, notre maître joaillier. Mais pour quelles raisons ?
Pour commencer, les pierres précieuses sont traditionnellement définies comme les quatre gemmes les plus précieuses et rares : le diamant, le saphir, le rubis et l'émeraude.
Selon beaucoup de sources, ces pierres ont été considérées comme les plus prisées en raison de leur éclat, dureté, pureté, rareté et couleur. Mais ces critères s’avèrent abstraits et manquent en réalité de justesse.
Si l’on prend le critère de dureté, l’émeraude s’élève à 7,5 sur l'échelle de Mohs. L’on parle donc d’une pierre précieuse délicate face à la topaze qui elle, par exemple, a une dureté de 8 sur l'échelle de Mohs.
Quant au critère de la pureté, l’émeraude, encore une fois, est connue pour renfermer un jardin, soit la présence d’inclusions internes. Certes, l’on doit la rareté des plus belles émeraudes à leur pureté mais cela ne la définit pas.
La rareté ne définit pas non plus les pierres précieuses. En effet, le diamant naturel n’est pas une pierre rare et certaines pierres fines le sont bien plus encore.
Et si l’on s’intéresse au critère de la couleur, certaines pierres fines ont aussi obtenu leurs lettres de noblesse face aux pierres précieuses. Leur beauté se définit par l’intensité et la saturation de leur couleur. Ainsi, il arrive que la teinte de nombreuses pierres fines se révèlent aussi exceptionnelle (voir même plus) que les précieuses.
Par exemple, le spinelle cobalt est une pierre classée parmi les « fines » qui est admirée pour sa couleur bleue intense et qui est dotée d’une composition pure. Avec des gisements limités au Sri Lanka, en Tanzanie, au Vietnam, en Birmanie et en Zambie, sa rareté contribue également à sa valeur sur le marché des pierres. Ainsi, le spinelle cobalt peut ainsi être bien plus cher qu’un beau saphir naturel.
Notre Maison met au jour des pièces uniques, aussi bien avec des pierres précieuses qu’avec une sélection de pierres fines de haute qualité. Nos vitrines présentent une bague montée d’une tourmaline verte, un pendentif serti d’une aigue-marine, un collier de tsavorites ou encore, des boucles d’oreilles serties d'un couple de spinelles, etc.
Si vous doutez, il est donc préférable de vous en remettre à votre sensibilité pour définir si cette pierre vous sublime, peu importe son titre ou sa valeur sur le marché.
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